“Peut-être n’y aura-t-il pas un «vendredi noir» comme en ’29, un «jour du Jugement». Mais il y a de bonnes raisons pour penser que nous sommes en train de vivre la fin d’une longue époque historique. L’époque où l’activité productrice et les produits ne servent pas à satisfaire des besoins, mais à alimenter le cycle incessant du travail qui valorise le capital et du capital qui emploie le travail. La marchandise et le travail, l’argent et la régulation étatique, la concurrence et le marché: derrière les crises financières qui se répètent depuis vingt ans, chaque fois plus graves, se profile la crise de toutes ces catégories. Qui, il est toujours bon de le rappeler, ne font pas partie de l’existence humaine partout et toujours. Elles ont pris possession de la vie humaine au cours des derniers siècles, et elles pourront évoluer vers quelque chose d’autre: de meilleur ou de pire encore. Mais ce n’est pas le genre de décision qu’on prend à un G8...”
Conclusion de Anselm Jappe, de son article “C’est la faute à qui?”, sur l’excellent site de la revue Krisis, dont la partie en français est accessible sur:
http://www.exit-online.org/text1.php?tabelle=transnationales
"Nous sommes dans une période, assez rare, où la crise et l'impuissance des puissants laissent une place au libre arbitre de chacun : il existe aujourd'hui un laps de temps pendant lequel nous avons chacun la possibilité d'influencer l'avenir par notre action individuelle. Mais comme cet avenir sera la somme du nombre incalculable de ces actions, il est absolument impossible de prévoir quel modèle s'imposera finalement. Dans dix ans, on y verra peut-être plus clair ; dans trente ou quarante ans, un nouveau système aura émergé. Je crois qu'il est tout aussi possible de voir s'installer un système d'exploitation hélas encore plus violent que le capitalisme, que de voir au contraire se mettre en place un modèle plus égalitaire et redistributif."
Immanuel Wallerstein in "Le capitalisme touche à sa fin", interview,
LeMonde , 11.10.08
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